Escales Vendeennes Magazine

NOIRMOUTIER-EN-L'ILE

Is Jérôme Belau a ceramist in Noirmoutier an artisan or an artist? Perhaps a look at the plates of the restaurant La Marine might offer some possible answers.

Jérôme Belau's journey is more of the beginning of an adventure than a structured project. Born in Germany, he recalls pottery workshops his mother enrolled him in because he preferred them to other forms of vacation. Professionally, he quickly turned to the fashion industry. Settled in London, he had the opportunity to take ceramic courses and hone his skills by attending Turning Earth Ceramics, a place that brings together about fifty ceramists sharing experience and equipment.

And what about Noirmoutier? His mother is from Vendée and his aunt owns a house in Noirmoutier. When he ended his career in fashion, wanting to move away from mass consumption to focus on creation and handcrafted work, he chose Noirmoutier as his place to settle. The ceramist's work is extremely demanding since firings are part of the creative process. It was essential to be able to include an oven in his home to monitor its operation at all times: the annex of his house located between forest and ocean was particularly suitable.

So, no shop or public reception. Jérôme is mainly dedicated to a job he never hoped for: his collaboration with the restaurant La Marine.

It was during an exhibition at Salorges in 2019 that the meeting between Alexandre Couillon (La Marine) and Jérôme Belau took place. Around Jérôme's unique works, made from the use of natural materials collected in Noirmoutier, ideas flowed between the two creators. What if each dish deserved its plate? The first lockdown in March 2020 was an opportunity to explore the new horizons of the chef and the manufacturing techniques to move from the unique piece to the table service.

Alexandre Couillon's vegetable garden was also used so that plants could be invited into recipes and dishes. The ceramist multiplied experiments integrating leaves or seaweed into clay and enamels. An alchemy documented by gastronomy and ceramic resources.

At the slightest doubt, to be as close as possible to the restaurateur's idea, Jérôme does not hesitate to hop on his scooter to confront his results with expectations. "This proximity is a privilege," says Jérôme, who is delighted with this "short circuit".

La Marine's customers are often struck by the perfect aesthetic harmony inspired right down to the plates. Intrigued by the ceramic work, they have no other information than the mention "Made in Noirmoutier". And if they ask the question, they receive an enigmatic answer: "It's the work of a genius close to us, with an island identity".

It is this osmosis that the two creators claim. It doesn't matter whether they are artists or craftsmen. They claim their insularity through their inspiration and the judicious use of local resources that lead them to constantly question the art of enhancing everything that deserves to be in their environment.

NOIRMOUTIER-EN-L'ILE

Jéréme Belau est céramiste a Noirmoutier. Est-il artisan ou artiste ? Peut-étre suffirait-il d’interroger les assiettes du restaurant La Marine pour proposer quelques réponses possibles.

Le parcours de Jérbme Belau tient plus du début d'une aventure que d'un projet structuré. Né en Allemagne, il se souvient des ateliers de poterie auxquels sa mère l'inscrivait parce qu'il les préférait aux autres formes de vacances. Professionnellement, il s’est rapidement orienté vers le secteur de la mode. Installé a Londres, il a eu l'opportunité de suivre des cours de céramique et de perfectionner ses connaissances en fréquentant Turning Earth Ceramics, un lieu regroupant une cinquantaine de céramistes partageant expérience et matériel.

Et Noirmoutier dans tout ça ? Sa mère est vendéenne et sa tante possède une maison a Noirmoutier. Lorsqu’il mit un terme a sa carrière dans la mode, souhaitant se détacher de la consommation de masse pour se consacrer a la création et au travail fait main, c’est Noirmoutier qu'il choisit pour s’installer. Le travail de céramiste est extrêmement exigeant puisque les cuissons font partie du processus de création. Il était indispensable de pouvoir inclure un four dans son domicile pour pouvoir en surveiller le fonctionnement a tout moment : l'annexe de sa maison située entre forêt et océan s'y prêtait tout particulièrement.

Pas de boutique donc, ni de réception du public. Jérébme se consacre essentiellement a un travail dont il n'aurait jamais espéré l'existence : sa collaboration avec le restaurant La Marine.

DU MENU A L'ASSIETTE

C'est lors d'une exposition aux Salorges, en 2019, qu’a eu lieu la rencontre entre Alexandre Couillon (La Marine) et Jérbme Belau. Autour des œuvres uniques de Jérdme, issues de l'utilisation de matières naturelles recueillies a Noirmoutier, les idées fusèrent entre les deux créateurs. Et si chaque plat méritait son assiette ? Le premier confinement, en mars 2020, fut l'occasion d’explorer les nouveaux horizons du chef cuisinier et les techniques de fabrication permettant de passer de la pièce unique au service de table.

Le potager d’Alexandre Couillon a été également mis a contribution pour que les végétaux s’invitent dans les recettes et les assiettes. Le céramiste multipliait les expérimentations d’intégration des feuilles ou des algues dans la terre et les émaux. Une alchimie documentée par la gastronomie et les ressources de la céramique.

Au moindre doute, pour être au plus près de l'idée du restaurateur, Jérome n’hésite pas a enfourcher son scooter afin de confronter ses résultats aux attentes. “Cette proximité est un privilège”, confie Jérédme qui se réjouit de ce “circuit court”.

Les clients de La Marine sont souvent interpellés par la parfaite harmonie esthétique inspirée jusque dans les assiettes. Intrigués par le travail de la céramique, ils n'ont pas d’autre information que la mention “Fabriqué a Noirmoutier”. Et s’ils posent la question, ils reçoivent une réponse énigmatique : “C'est l'œuvre d'un génie proche de chez nous, a l'identité insulaire”.

C'est cette osmose que revendiquent les deux créateurs. Peu importe de savoir s’ils sont artistes ou artisans. Ils revendiquent leur insularité par leur inspiration et l'utilisation judicieuse des ressources locales qui les conduisent a s’interroger en permanence sur l'art de valoriser tout ce qui mérite de l'être dans leur environnement.